Hoje vou fazer uma pequena incursão pelo livro antigo.
Na Librairie Camille Sourget | 93, rue de Seine | 75006 Paris | France encontrei este exemplar – La Cité de la
Verité – que justifica uma
análise e leitura pela temática filosófica e metafísica que aborda.
“Si l’utopie
renaissante plonge ses racines dans la restitutio de modeles anciens, mais
englobe aussi les aspirations d’une renovatio profonde de l’homme visant le
bonheur, «la felicità umana e civile», la Città del vero de Bartolomeno del
Bene est au centre de cette dialectique entre passé et présent, entre la terre
et le ciel, entre l’histoire et le rêve, la vérité et la fiction”
[Cf E.
Balmas, «Cité idéale, utopie et progrès dans
la pensée française de la Renaissance» in
Il tema della città ideale nella letteratura francese del Cinquecento,
Milan, 1982-1983, p. 5-17; e também F.
Lestringant, Utopie et Réformes,
catalogue de l’exposition Utopie, Paris, BnF, 2000.]
Mas veja-se então o livro para podermos avaliar a qualidade
da sua impressão e ilustração.
DEL BENE, Bartholommeo – Civitas Veri sive morum. Paris, Drouart, 1609. In-folio
de (2) ff., 258 pp., (1) f. 321 x 202 mm.
29 000 €
Relié en vélin
souple ivoire, double filet or encadrant les plats, médaillon doré au centre des
plats, restes de lanières, dos lisse orné de fleurons dorés, tranches dorées.
Reliure de l’époque.
Rare édition
princeps de cette œuvre importante dans l’histoire de l’utopie. Elle célèbre et
propose une synthèse entre l’aristotélisme et le néo-platonisme.
L’auteur, ami de Ronsard, a joué un rôle
considérable à la cour de Henri III et dans la vie intellectuelle de son temps.
Il était chargé de distribuer les sujets des discours sur les vertus morales et
intellectuelles dans les séances de l’Académie fondée par Pibrac dont les
membres étaient Baïf, Ronsard, Desportes, d’Aubigné, ainsi que la maréchale de
Retz et Madame de Lignerolles. Del Bene avait été auparavant, pendant vingt
ans, le secrétaire de Marguerite de France, la protectrice de la Pléiade,
chantée par Ronsard et Du Bellay. Sa Civitas Veri rendait autant un hommage à
la mémoire de sa protectrice qu’elle reflétait ses occupations académiques
auprès du roi. Comme ‘Le Songe de
Poliphile’, le livre rend compte d’un rêve : Aristote conduit Marguerite de
Savoie à travers les vicissitudes humaines dans une Cité de la Vérité, qui
rappelle la Cité de Dieu de Saint-Augustin. Ce rêve, poursuivi dans un
environnement architectural, est caractéristique des courants intellectuels de
la Renaissance. Dédié par l’auteur à Henri III dès 1585, l’ouvrage n’a été
publié qu’en 1609 avec des commentaires de Théodore Marcile – humaniste
hollandais, successeur de Jean Passerat dans la chaire de langue latine au
Collège royal- par le petit-neveu de l’auteur, Alphonse II Del Bene, évêque
d’Albi. Il dédia le livre à Henri IV.
L’illustration
superbe, en premier tirage, comprend un titre-frontispice gravé à l’eau-forte par Thomas
de Leu et 33 eaux-fortes dont une sur
double-page. Elle offre quelques similitudes avec les gravures illustrant
Le Songe de Poliphile. Les cinq
premières planches représentent de très beaux arcs de triomphe. Les 25 autres
planches sont des figures allégoriques du pèlerinage et de la cité de vérité:
Trophée au milieu d’un palais, jardin
intérieur d’un palais, Palais des vices, Labyrinthe de l’avarice, Basilique de
la modestie, Palais de la mansuétude, Domicile de l’arrogance avec devins,
savants et mathématiciens, Théâtre de verdure de l’urbanité, Temple de Thémis,
Temple des vestales, … “Like so many
Renaissance allegories, the ‘Civitas veri’ grows from a medieval root. The
commentator Marcile pints out its indebtedness to St Augustine’s ‘City of God’,
and indeed the plan of the City of Truth recalls illustrations in medieval
manuscripts of the City of God. The allegorical dream in the architectural
setting has a strong hold on the Renaissance imagination, as exemplified by the
‘Hypnerotomachia Poliphili’, to which work the ‘Civitas veri’, though of a
different temper, has a certain relationship”. (F.A. Yates, The French
Academies of the sixteen century, pp. 111-116).
Jeanne Duportal dans son Étude sur les livres à figures édités en France de 1601 à 1660,
Paris, 1914 consacre 2 pages à ce livre
majeur dans l’histoire des représentations de la fiction en rapprochant les
gravures de celles de Jaspar Isaac pour les Tableaux
de platte peinture de Philostrate (1614). «Le dessin des planches paraît dû à un artiste italien tant à cause des
deux Hermès doubles qui ornent le cadre Renaissance du titre, qu’en raison de
quelques détails des autres gravures. Celles-ci ressemblent à certaines pages signées par Jaspar Isaac, d’où
la possibilité de l’attribution à cet artiste. A la première
planche, la duchesse de Savoie, Marguerite de France, se promène dans le jardin
de son château de Rivoli, tandis que planent sur sa tête, sous la forme de
sirènes ailées, les douze Heures du jour et les douze Heures de la nuit.
Aristote arrive accompagné de l’auteur du livre et propose à la princesse de
lui faire les honneurs de ‘sa cité’. On y pénètre par les cinq portes des sens
qui sont autant d’arcs de triomphe, avec colonnes corinthiennes pur le sens de
la vue, ioniques pour l’odorat, doriques pour le goût, toscanes pour le tact,
et composites pour l’ouïe. La planche 8 donne le plan de ‘la cité’. Au centre
se dresse la forteresse des trois sens internes, le sens commun, l’imagination,
la mémoire. Tout autour sont disposés les palais des vertus et des vices. Dans
l’un d’eux, la statue de ‘la Justice légitime’ domine une pyramide triangulaire
dont les faces supportent les représentations du roi, de l’aristocratie et de
la démocratie (pl. 22). Au-delà s’élèvent les temples de la Science, de l’Art,
et de la Sagesse (pl. 29). Arrivé au seuil de ce dernier asile, Aristote prend
congé de la royale visiteuse. Toute cette symbolique parait étrange au XVIIe
siècle. Mais les gens de ce siècle s’y sont complu plus qu’on ne croit». J. Duportal.
Une grande
puissance d’évocation anime ces scènes allégoriques placées dans de magnifiques
décors architecturaux et arcs de triomphe.
“An early
seventeenth century folio which possesses considerable style… In form of type,
in type of setting, and in composition, this book has distinction.” Updike.
Superbe exemplaire relié à l’époque en vélin
souple ivoire.
Provenance: ex libris manuscrit bib. H.
Albin.
Como sempre, para os mais
estudiosos, fica a indicação para a leitura deste estudo bastante detalhado
sobre esta obra:
Gorris Camos Rosanna. La Città
del Vero, une ville en papier entre utopie et hétérotopie. In: Seizième
Siècle, N°9, 2013.
Poligraphies.
pp. 171-196;
doi :
10.3406/xvi.2013.1077
E com este belíssimo exemplar me despeço na expectativa
deste ter sido do vosso agrado.
Saudações bibliófilas
Sem comentários:
Enviar um comentário