"Se não te agradar o estylo,e o methodo, que sigo, terás paciência, porque não posso saber o teu génio, mas se lendo encontrares alguns erros, (como pode suceder, que encontres) ficar-tehey em grande obrigação se delles me advertires, para que emendando-os fique o teu gosto mais satisfeito"
Bento Morganti - Nummismologia. Lisboa, 1737. no Prólogo «A Quem Ler»

sábado, 18 de janeiro de 2014

Guillaume Amfrye de Chaulieu – L’Abbé de Chaulieu



Guillaume Amfrye de Chaulieu
Gravure par Charles Devrits

Guillaume Amfrye de Chaulieu est né au château de Beauregard à Fontenay-en-Vexin en 1639 (département de l’Eure actuel).

A cette époque, les cadets de familles nobles devaient entrer dans les ordres. Comme il se trouvait dans cette situation peu enviable et qu’il était impossible de s’y soustraire, bien qu’il n’eût pas la vocation, il devint donc l’abbé de Chaulieu, car sa famille possédait la seigneurie de Chaulieu, actuellement dans la Manche.

Son père, maître des comptes à Rouen, l’envoya faire ses études au collège de Navarre où il montra tôt l’esprit qui devait le distinguer. Il obtint la faveur du duc de Vendôme qui lui fit obtenir, entre autres bénéfices ecclésiastiques, l’abbaye d’Aumale. Le duc de Vendôme  et son frère Philippe (1), grand prieur des chevaliers de Malte en France, se réunissaient à cette époque au Temple où ils formaient autour d’eux une société épicurienne.


Portrait de Louis Joseph, duc de Vendôme, Maréchal de France, 1706, par Murat

Il fréquenta alors le Temple, un salon où Philippe de Vendôme, le Grand Prieur, réunissait des hommes d’esprit, des libres penseurs, adeptes d’Epicure. Là, Chaulieu donnait libre cours à sa verve. Mais les plaisirs plus bassement matériels n'étaient pas oubliés. Le repas occupait une place importante. Ne fait-il pas partie des plaisirs simples de la vie ?…..Ces Messieurs aimaient beaucoup l’omelette au lard. Goûts simples on le voit…..On trouvait là autour de la table les habitués, comme le chevalier de Bouillon, le marquis de La Fare (2), Chaulieu bien sûr, mais aussi parfois La Fontaine, ou encore Ninon de Lenclos qui ne dédaignait pas les parties fines.


Philippe de Vendôme, le Prieur de Vendôme (1)

Au collège de Navarre il se lia avec les fils de La Rochefoucault, l'abbé et le prince de Marsillac, qui fut grand veneur de France et gouverneur du Berry. Il se lia également avec les princes de Vendôme, le duc et son frère le grand prieur, et c'est surtout à leur influence qu'il dut les avantages matériels de sa situation dans la suite.

Chaulieu devint le compagnon de toujours et le conseiller des deux princes.

De bonne humeur, il goûta la poésie; il dit avoir lu tous les poètes français, anciens et modernes, et avait tenu d'eux tous ses principes, ses modèles et sa doctrine poétique, mais en se l'incorporant de telle manière que rien des autres n'est passé en lui sans y avoir été transformé et être devenu comme original. Il profita également de l'enseignement de La Chapelle, et il en parle avec une fausse modestie, comme d'un maître qui lui fit tant d'honneur et à qui il craint d'en rendre si peu. Il eut également une très grande affection pour le marquis de la Fare (2), si bien que la postérité les a faits, eux et leur œuvre poétique, presque inséparable.


Jean III Sobieski, Roi de Pologne et Grand-duc de Lituanie

En 1665, il accompagna en Pologne le marquis de Béthune, envoyé extraordinaire vers Jean III Sobieski (3), nouvellement marié à Mlle de la Grange d'Arquiem (4), belle-sœur du marquis de Béthune.


Marie Casimire Louise de La Grange d'Arquien (1676)

L'amitié que lui portait l'envoyé de Louis XIV lui faisait espérer trouver, à l'occasion de ce voyage, une carrière profitable. Il ambitionnait une place de résident général ou de chargé d'affaire de Pologne à Paris. Les lettres qu'il écrit à sa belle-sœur - son frère Jacques était conseiller au Parlement de Rouen - nous renseignent sur les incidents du voyage et nous disent l'impression que lui firent les Polonais.

Il fit cette expédition en Pologne dans l’espérance de faire carrière à la cour du roi Jean III.

Il accompagna Jean Sobieski dans une expédition en Ukraine, revint à Paris sans avoir réussi dans ses ambitions polonaises dans un état misérable et ne retira de son voyage qu'une bonne opinion de soi et une fierté "qui paraîtra extraordinaire pour un homme dont les affaires ne sont pas en meilleur état que les miennes".

Il s'attache alors aux princes de Vendôme, et obtint, grâce à l'influence du grand prieur, un nombre estimable de bénéfices ; celui de Saint Georges en l'île d'Oléron, qui pouvait valoir de 27 000 à 28 000 livres de rentes, ceux de Pouriers, de Renel, de Saint Etienne.

Il fut également abbé d'Aumale, non pas dès 1680 comme on l'a cru, mais en juin 1682, remplaçant Geoffroy-Alexandre de Jarente. Mais, d'ici comme d'ailleurs, il ne cherchait sans doute qu'à recevoir de l'argent, et Aumale ne devait pas lui apporter de gros avantages. Il commença par en retirer des procès. Jacques Nicolas Colbert, archevêque de Rouen (5), en faisant la visite de l'abbaye, la trouva dans un état piteux. La voûte du chœur menaçait ruine, au point que l'on ne pouvait y célébrer l'office sans péril, la nef était abattue, la maison abbatiale tombée en partie, le reste des bâtiments s'effondrait. La clôture faisait défaut. Le promoteur prit des réquisitions pour la tenue des comptes, et il demandait que les revenus de l'abbé fussent saisis pour le rétablissement du chœur, du cloître, des chambres conventuelles et de la maison abbatiale si besoin en était.


Jacques Nicolas Colbert, archevêque de Rouen

L'archevêque fit sienne les demandes et un procès s'ensuivit devant le Parlement. Les réparations à faire étaient évaluées à 80 000 livres, ce qui représentait plus de vingt années du revenu de la maison. Le procès dura longtemps et, le 8 août 1698, un arrêt déchargea l'abbé de Chaulieu et son successeur des réparations et réédifications, ce qui fait penser qu'il était encore abbé vers cette date. Cependant un acte de 1697 le qualifie de ci-devant abbé. Il résigna ses fonctions en faveur de M. de Lépine, sous qui fut effectuée la sécularisation à laquelle l'abbé Anfrie avait déjà songé, puis renoncé, et qui transféra les revenues de la mense conventuelle à la paroisse Saint Pierre et érigea une collégiale de six chanoines.

Un incident plus extraordinaire que tout s'était produit sous son gouvernement. Comme peu de temps après la Ligue d'Augsbourg, le commerce s'était trouvé interrompu entre la France et l'Angleterre, le plomb était vendu très cher, des malfaiteurs s'étaient introduit dans l'église, avaient violé les tombeaux et dérobés les cercueils, laissant épars les ossements. Aucune action ne fut intentée contre les coupables, si bien que l'on supposa que l'abbé lui-même était au moins complice.

L'abbé ne séjourna pas à Aumale et peut-être même n'y était-il jamais allé. Lié avec les Vendôme, il accompagna le duc en Provence, prit part à toutes les fêtes et les raconte dans un style rabelaisien. Il se réjouit de la bonne chère que l'on fait, mais aurait besoin d'un bon coup d'épingle dans le ventre pour le désenfler". Il semble s'être figuré que, si la couronne passait au dauphin, son patron aurait toute l'autorité et que lui-même pourrait gouverner l'état et arriver à la pourpre des cardinaux. Le duc de Vendôme avait songé à lui demander d'écrire le récit de ses campagnes, mais le projet n'eut pas de suite.

Sa conduite auprès du duc de Vendôme parut suspecte. Son maître était d'une absolue incurie; son frère, le grand prieur, et l'abbé de Chaulieu s'occupaient de la dépense et traitaient avec les créanciers, notamment lorsque le roi eut acquis l'hôtel de Vendôme pour lui permettre de rétablir l'ordre de ses affaires. En 1699, l'abbé fut congédié, avec une pension de 6 000 livres. Il suivit alors la fortune du grand prieur.

Bien qu'il ait un revenu de plus de 30 000 francs en bénéfices, il considérait sa situation comme intermédiaire entre l'aisance et la pauvreté; il se servait de son argent pour ses plaisirs, pour aider ses amis et aussi pour se pousser dans les milieux où l'on aimait les jouissances et l'esprit.
Il éprouva diverses infirmités, des attaques de goutte, dont la première survint en 1695, et qui se multiplièrent dans la suite. Ce lui fut l'occasion de poésies, si bien que ses amis le félicitaient presque d'un accident qui était une occasion de faire de l'esprit. Il n'ignorait pas l'origine de son mal. Vénus et Bacchus sont les père et mère des maux dont il souffre, mais il veut demeurer tranquille et gai au milieu de ses peines.

Sa première œuvre fut un rondeau satirique contre Benserade, à propos de la traduction en rondeaux des métamorphoses d'Ovide. Dans la suite, il chanta les voluptés, l'amour, les femmes. Plusieurs de ses vers ont été inspirés par Mme d'Aligre aussi célèbre par son esprit que par la bonté de son âme, d'autres par sa maîtresse, Mlle Rochois, de l'Opéra. A la fin de sa vie, il se lia avec Mlle de Launay, depuis la baronne de Staël, pour laquelle il conçut un sentiment d'amitié qui était presque de l'amour, et qui fut l'occasion d'accès d'humeur, de prétentions et de caprices.


Charles Perrault – Gravure

En 1703, Charles Perrault (6) meurt. Son siège à l’Académie Française se trouve libre, et Chaulieu pense que la place est pour lui, d’autant plus que le duc de Vendôme le protège. L'affaire était sur le point de réussir quand le traducteur Tourreil combattit la candidature et parvint à faire élire le premier président de Lamoignon, lequel refusa cet honneur qu’il n’avait pas sollicité. Mais le roi n’aimait pas Vendôme! D’autre part, la morale trop libre de Chaulieu ne lui plaisait pas. Louis XIV ravala sa rancœur contre la refuse de Lamoignon et proposa l’abbé de Rohan, futur cardinal et évêque de Strasbourg, qui fut élu. Depuis cette époque et pour ne pas se heurter au refus d’un nouvel élu, l’Académie décida que nul n’obtiendrait un siège s’il n’avait auparavant manifesté son intention en allant solliciter les suffrages des autres Immortels.

Dans ses dernières années, Chaulieu passa beaucoup de son temps à la petite cour de la duchesse du Maine à Sceaux où il devint l’ami de confiance et dévoué de Marguerite de Launay, avec qui il a entretenu une correspondance intéressante. Il excellait dans le genre des «vers de société». Fontenay et la Retraite sont parmi les mieux connues de ses poésies d’inspiration anacréontique.

Mais les années passaient inexorablement.  Agé de 80 ans, il célébrait encore l'amour. Il tombe amoureux de Mademoiselle de Launay, future Madame de Staël (7). “Vous rendre heureuse…vous donner des plaisirs ” lui écrit-il….sérieusement. Elle lui répond finement que chacun donne ce qu’il peut, pas plus...et ce fut comme son chant de cygne.

Sentant venir sa fin, et souhaitant être enterré dans le cimetière de son village natal, il légua à l’église 4 000 livres pour les frais et la célébration d’une messe annuelle à sa mémoire. Ce libertin qui chantait la gloire du vin au sortir de table où il avait bu plus que de raison décéda le 27 juin 1720 et mourut dans des sentiments tout opposés à ceux qu'il avait affichés durant sa vie, s'attirant les sarcasmes de Voltaire, plus dignement qu’il n’avait vécu.

Il avait dit peu avant : “La mort est simplement le terme de la vie….Pourquoi craindre Dieu puisqu’il est l’infinie bonté ? ”

Ses obsèques furent marquées par une scène à la fois douloureuse et bouffonne. On raconte en effet que l'ecclésiastique qui accompagnait son corps s'enivra, demeura à l'aube et que le valet de chambre se rendit seul chez le curé de Fontenay en Vexin, où il arriva vers minuit. Il réveilla le curé, qui crut à une plaisanterie, refusa d'ouvrir l'église et fit envoyer le cercueil au cimetière qu'il supposait vide. Il reconnu dans la suite son erreur, s'en excusa, mais ne fut pas moins blâmé et punit par l'archevêque de Rouen.

Son œuvre:

Ses travaux ont été édités avec ceux de son ami le marquis de La Fare en 1724, 1750 et 1774.

Ses poésies furent éditées pour la première fois en 1724 à Amsterdam, sous le titre de poésies de M. l'abbé de Chaulieu et de M. le marquis de la Fare et furent réimprimées de nombreuses fois.
L'on voit dans ses vers, dit La Harpe, les négligences d'un esprit paresseux, mais en même temps le bon goût d'un esprit délicat.

Ses Poésies sont des œuvres faciles, légères et badines. Il dit qu'il ne composait pas ses pièces en vue de l'impression; il reconnaît qu'elles lui ont peu coûté et qu'il n'a cherché qu'à représenter les sentiments de son cœur. Il ne s'astreint pas à suivre strictement les règles de la poétique ; il varie le tour de ses vers qui, parfois, sont entremêlés de prose, comme s'il voulait justifier ce qu'il dit de sa paresse en n'employant le vers qu'au moment où l'inspiration lui vient avec facilité



Abbé Chaulieu & Marquis de la Fare – Poésies. A Amsterdam : Chez Etienne Roger, 1724.  Edition originale.  (2) 176 pages. 195x125 mm.



Edition originale collective de ces deux poètes badins l’un protégé par les ducs de Vendôme, l’autre ami de Chaulieu fut sous-lieutenant de la compagnie des gendarmes du dauphin a la fin du 17ème siècle. On y trouve des poésies légères abordant les thèmes du cocuage, de Bacchus, de sodome…
Reliure de l’époque plein veau brun lisse à 5 nerfs ornés de fleurons et caissons dorés ; pièce de titre sur cuir marron.









CHAULIEU de (Abbé), LA FARRE de (Marquis) – Œuvres et Poésies Diverses de M. l’Abbé de Chaulieu et de M. M de La Farre. Tomes I et II. A Amsterdam: Chez Zacharie Chatelain, 1740. 2 volumes in-8º, 228 + 384 pages, bandeaux, lettrines et culs-de-lampe.



OEUVRES DE L’ABBE DE CHAULIEU. Tomes 1 et 2. Amsterdam / Paris : chez David, Prault, Durand, 1757. Illustrateur : Cochin (dessins) / Fessard (graveur)
In-12, 14x7,5; CLXVI- 151-360 pp.; nouvelle édition. Reliure plein veau marbré; dos lisse orné de fleurons dorés avec titre et tomaison sur pièces de maroquin; 1 gravure en front. (datée de 1748) et 2 vignettes en bandeau: dessins de Cochin gravés par Fessard. tranches marbrées. Mors fendus, travail de ver sur le dos au niveau des coiffes ; coiffes rognées; 1 coin émoussé;intérieur propre et en bon état. L'auteur commente et critique la présentation de précédentes éditions, ce qui peut intéresser les bibliophiles. A noter dans le tome1, 165 pp d'avertissements et d'éloges. Contenu: avis des libraires (édition de 1731); avertissement de l'éd. de 1733; avertissement sur cette nouvelle éd. ; lettres; poésies diverses; stances, rondeaux, ballades; madrigaux odes; épîtres.



LETTRES INÉDITES DE L ABBÉ DE CHAULIEU, précédées d une notice par M. le Marquis de Bérenger. Paris Comon éditeur 1850, 1850. in-8, 164 pp.


Notes :

(1) Philippe de Vendôme était un ami des lettres, il mena dans son Palais du Temple à Paris la vie la plus fastueuse et souvent la plus scandaleuse. Il protégea notamment l’abbé mondain Chaulieu, ainsi que le peintre Jean Raoux, ancien élève comme Hyacinthe Rigaud, d’Antoine Ranc à Montpellier; Raoux qui laissa de lui un portrait célèbre.

(2) Charles Auguste est le fils de Charles de La Fare et de Jacqueline de Borne, il  est un poète et mémorialiste français. Capitaine des gardes du corps de Philippe d'Orléans, il entra d'abord dans la carrière militaire et servit avec distinction sous le maréchal de Turenne, dont il devint l'ami, durant les campagnes de 1667 et 1674. Une rivalité amoureuse avec Louvois, secrétaire d'État à la Guerre, à propos de Madame de Rochefort, l'amena à quitter le service. Il s'éprit de Marguerite de La Sablière puis rompit avec elle en 1679. Après une brève passion pour la célèbre actrice la Champmeslé, il vécut alors en épicurien, paresseux et amateur de bonne chère : Chaulieu dit de lui qu'il était « formé de sentiments et de volupté, rempli d'une aimable mollesse ». Ses vers, gracieux et faciles, sont à son image. Ils chantent les charmes du repos et le plaisir de l'instinct satisfait et furent, selon leur auteur, composés par amusement et sans les chercher.

(3) Jean III Sobieski, né le 17 août 1629 au château d'Olesko, près de Lviv en Galicie qui faisait à l'époque partie de la République des Deux Nations, aujourd'hui en Ukraine et mort le 17 juin 1696 à Varsovie au palais de Wilanów, fut roi de l’Union de Pologne-Lituanie de 1674 à 1696 et Grand-duc de Lituanie. Il est inhumé dans la crypte royale de la Cathédrale du Wawel à Cracovie. Une salle du musée du Vatican lui est dédiée.

(4) Marie Casimire Louise de La Grange d'Arquien, nommée en Pologne Maria Kazimiera, et surnommée Marysienka, née à Nevers le 28 juin 1641, décédée le 30 janvier 1716 à Blois (France) fut reine de Pologne de 1674 à 1696.Elle est la fille d'Henri Albert de La Grange d'Arquien, issu de la moyenne noblesse du Nivernais et de Françoise de La Châtre. Dès l'âge de cinq ans, elle accompagne comme dame de compagnie Marie-Louise de Gonzague-Nevers, qui devient reine de Pologne (1645-1672).Dès 1656, elle rencontre Jean Sobieski mais est d'abord mariée à Jan Sobiepan Zamoyski (le 3 mars 1658). Ce dernier meurt en 1665 et Marie Casimire Louise de La Grange d'Arquien épouse Jean III Sobieski le 5 juillet de la même année. Ils ont ensemble quatorze enfants, dont seuls quatre survivent. Parmi eux, Jacques Louis Henri Sobieski et Thérèse Cunégonde Sobieska, épouse de l'électeur de Bavière Maximilien-Emmanuel. Jean Sobieski est élu roi de Pologne en 1672 et règne à partir de 1674. Comme reine de Pologne, Marie Casimire Louise de La Grange d'Arquien soutient une éventuelle alliance avec la France. Elle honore de sa bienveillance le modeste, droit et pieux, savant moine bénédictin de la Congrégation de Saint-Maur: Dom Claude Devic (1670-1734) à l'occasion de son séjour à Rome à partir de 1701.

(5) Jacques-Nicolas Colbert, né le 14 février 1655 à Paris où il est mort le 10 décembre 1707, est un ecclésiastique français. Fils du ministre Colbert, il a pour tuteur le théologien Noël Alexandre. Docteur en Sorbonne, il est abbé du Bec-Hellouin, prieur commendataire et seigneur spirituel et temporel de la Charité-sur-Loire en 1665, d'Ambierle, de Saussure et de Saint Just de Troyes. Élu à l’Académie française grâce à l’influence de son père, il remplace Jacques Esprit le 20 août 1678 et est reçu le 31 octobre par Racine. Très vite, il est donné comme coadjuteur, le 2 février 1680, à François IV Rouxel de Médavy, auquel il succéda en 1691. Il avait également été nommé archevêque in partibus de Carthage le 29 avril 1680. Le 21 juillet 1685, à la tête du clergé de France, il harangue Louis XIV, en faveur des protestants. Colbert intégra également l’Académie des inscriptions et belles-lettres, dont il fut l'un des premiers membres. «Le grand mérite dont il avait fait preuve, ses connaissances en théologie, les études approfondies auxquelles il s’était livré sur les matières religieuses, le rendaient précieux pour un diocèse où il fallait convaincre par la parole […]. L’Archevêque Colbert était d’ailleurs très empreint des idées de la Cour »
Il fait réaliser par Mansart et Le Nôtre d'importants travaux de restauration au château de Gaillon, qui servait de résidence d'été aux archevêques de Rouen; il est également le restaurateur du prieuré de La Charité-sur-Loire.

(6) Charles Perrault, né le 12 janvier 1628 à Paris où il est mort le 16 mai 1703, est un homme de lettres français, célèbre pour ses Contes de ma mère l’Oye. Auteur de textes religieux, chef de file des Modernes dans la Querelle des Anciens et des Modernes, Charles Perrault est l'un des grands auteurs du XVIIe siècle. L'essentiel de son travail consiste en la collecte et la retranscription de contes issus de la tradition orale française. Il est l'un des formalisateurs du genre littéraire écrit du conte merveilleux.


(7) Anne-Louise Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein, connue sous le nom de Madame de Staël, née et morte à Paris, 22 avril 1766 - 14 juillet 1817), est une romancière et essayiste française d'origine genevoise. Issue d'une famille de suisses protestants richissimes, Germaine est la fille du banquier Jacques Necker (plus tard ministre des finances du roi de France Louis XVI), et de Suzanne Curchod (originaire du canton de Vaud), elle est élevée dans un milieu d'intellectuels nantis, qui fréquentent assidûment le salon de sa mère (Buffon, Marmontel, Grimm, Edward Gibbon, l'abbé Raynal et Jean-François de La Harpe). Elle épouse en 1786 le baron Erik Magnus de Staël-Holstein (1749-1802), ambassadeur du roi Gustave III de Suède auprès de la cour de France à Versailles, son aîné de dix-sept ans. La fortune de son épouse permet au diplomate scandinave de mener un train de vie qui rehausse l'éclat de sa patrie aux yeux des Français. Le couple se séparera en 1800. Devenue baronne de Staël, elle mène une vie sentimentale agitée, et entretient en particulier une relation orageuse avec Benjamin Constant, écrivain et homme politique franco-suisse, rencontré en 1794. Elle est surtout connue pour avoir popularisé en France les œuvres romantiques des auteurs de langue germanique, jusqu'alors relativement méconnues dans ce pays.


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